Récemment, les projets crowdsourcés
se font de plus en plus remarquer. Crowdsourcing = crowd (foule) +
outsourcing (traiter en externe). Donc si vous avez bien suivi, vous avez compris que cela
consiste à faire faire les tâches d'un projet par plein de gens externes au projet. Et comme on peut s'en douter, Internet c'est
plutôt pas mal pour ce genre de truc. Et pour illustrer mon propos, je vais prendre deux exemples qui se
sont particulièrement fait remarquer dans leurs domaines
respectifs....voire un peu au-délà. Ils ne sont pas uniques mais emblématiques dans la mesure où ils ont eu un retentissement
médiatique un peu plus grand que d'habitude.
L'effervescence Double Fine Adventure
Ceux qui suivent l'actualité
vidéoludique n'ont pu passer à côté de la news qui a fait
sensation dans le monde du jeu vidéo. Là où ce marché est
globalement coupé entre jeux triple AAA et productions
indépendantes, le studio Double Fine a réussi à féderer et créer
un jeu basé sur un nouveau modèle économique dans ce domaine.
Résumé rapide : Tim Schafer et Ron
Gilbert, de la société Double Fine sont deux game designers
célèbres pour leurs jeux d'aventure point & click (Monkey
Island, Day of the Tentacle...) très en vogue dans les années 90 et
sont souvent sollicités pour créer à nouveau un jeu du genre.
Problème : le genre est devenu une niche et aucun éditeur ne veut
financer ce type de production. Qu'à cela ne tienne, ils décident
de présenter leur projet sur Kickstarter, un site américain qui
permet de récolter des dons de particuliers pour la réalisation de
projets personnels variés. Les développeurs se fixent comme
objectif 400000dollars pour démarrer leur projet. Ils en obtiendront
plus de 3 millions.
400.000=>3.336.371 quand même
On peut jeter également un oeil sur le
“project C.A.R.S” (notez le gratifiant“ created by you” en sous-titre du logo du
site) où les développeurs ont appelé la communauté à participer
activement à la critique de leur jeu en plein
développement.
FoldIt : je plie, tu plies...
Résumé rapide : En créant une interface sous la forme
de jeu, une équipe de chercheurs compte utiliser les capacités humaines de vision
dans l'espace afin de résoudre des problèmes de pliage de protéines,
domaine où l'ordinateur n'est pas aussi performant que nos cerveaux (eh oué). En 2011, ils
publient un papier annoncant que les joueurs de FoldIt a réussi
à trouver la forme d'une protéine jouant un rôle dans la
propagation d'une forme du virus du sida chez le singe, et ce en moins de 3 semaines après que le problème fut posé (pour plus de détails, vous pouvez checker d'autres articles) !. On peut dire en quelque sorte que la recherche a avancé, grâce à des
gens chez eux qui ont simplement joué sur leur ordinateur.
le jeu plantant chez moi, contentez-vous des crédits...
Si on parle crowdsourcing,
il serait malpoli d'oublier SETI@home, le
papy du genre,. Ce projet consiste à installer un logiciel sur son
ordinateur afin d'utiliser sa puissance de calcul pour analyser des
données de radiotéléscopes, dans le but de chercher un signal
extraterrestre.
Alors est-ce que mettre l'énergie de
gens lambda à travers le monde est transposable pour d'autres
avancées scientifiques? Dans quelle mesure peut-on reproduire l'idée
de FoldIt à d'autres applications? En tout cas, quelque que soit le but recherché, il est évident que plus on
mobilise de personnes, plus l'énergie potentielle est grande.
La leçon de Pirelli
Mais sans organisation,
la puissance n'est rien. Dans les exemples sus-cités, les résultats
ont pu voir le jour car les projets étaient structurés par une
entité : les développeurs (charismatiques, et qui possèdent une
base de fans) dans le cas de Double Fine, l'équipe de recherche dans
le cas de FoldIt. L'organisation est une chose difficile et là où
le crowdsourcing est vraiment efficace, c'est lorsque les
participants ont toutes les clés en mains pour fournir leur énergie.
Le temps de chacun étant relativement précieux, il faut pouvoir
fournir son énergie sans étapes fastidieuses en amont. Les exemples cités sont très carrés de ce côté-là : quelques clics pour donner des
fonds (Kickstarter), un jeu avec des règles simples (FoldIt) ou bien
un logiciel à installer et à laisser tourner (Seti@home).
The Lazy Song
Le pouvoir de la flemme est une donnée
à prendre en compte pour faire participer un maximum de personnes.
Si les passionnés sont toujours prêts à s'investir profondément
dans une tâche, il ne faut pas oublier que cela ne concernera au final que peu de monde dans
chaque domaine et donc l'énergie fournie risque d'être insuffisante. En
revanche, si les leaders du projet arrivent à rassembler des
personnes dont l'intérêt est léger (mais non nul car je crois que,
de toute façon, les personnes ayant zéro intérêt pour le projet
ou la cause n'y participeront pas), par des jeux qui éveillent l'intérêt, des interfaces simples, une participation qui prend peu de temps, d'argent, ou de ressources, ils augmenteront énormément les
probabilités d'arriver à leur but/des résultats.
Je veux pas faire mon hippie en disant qu'en unissant nos forces, on soulèvera des montagnes mais quand même, ça m'en touche une et çà m'en fait fortement bouger l'autre. On est 7 milliards sur terre quand même.
Attention à ne pas confondre le crowdsourcing type financement communautaire (comme dans l'exemple de Double Fine, donc plutôt de la wikinomie) et celui de FoldIt qui est plus dans l'ordre de la motivation à l'implication, comme par exemple à la Wikipédia sans les dons.
RépondreSupprimerUn des projets de R&D de la Al Corporation est justement l'état de l'art de la création/financement communautaire en ligne, car c'est clairement un modèle émergent vu la facilité d'organiser ça sur le net.
Si ça t'intéresse je peux te forwarder les articles scientifiques pondus par nos chercheurs (y'aura justement publication d'un e-book cet été).
C'était un commentaire vachement sérieux.
Vazy ca m'intéresse toujours, balance sur ma boite mail. Pas sur que je lise mais c'est toujours bon à avoir.
RépondreSupprimerMon but c'est de montrer l'intéret du crowd, qu'il soit pour le sourcing ou le funding.